Non à la suppression des aides à l’agriculture biologique !

Monsieur le Président,

Après avoir supprimé une partie des aides à la bio au cœur de l’été, le gouvernement semble vouloir réduire drastiquement les aides versées aux agricultures bio en s’attaquant à la conversion. De nombreux signaux convergents émanant de différentes régions viennent jour après jour confirmer cette inquiétude !

Alors que le gouvernement affirme soutenir l’agro-écologie et souhaite porter la part de bio en restauration collective à 50% d’ici 2022 dans le cadre des EGA (Etats généraux de l’alimentation), il est profondément contradictoire de vouloir diminuer le soutien public versé aux agriculteurs qui font le choix d’une transition écologique de l’agriculture et de l’alimentation.

Près de 400 millions d’euros pour la prochaine période d’engagement (2018/2020) manquent à l’appel pour soutenir le développement actuel et à venir de la bio. Alors que les agriculteurs bio ne représentent que 6% de la surface agricole utile et 8% des paysans en activité, ils ne touchent qu’à peine 2% des aides européennes !

A la veille de la clôture des Etats généraux de l’alimentation, nous attendons un engagement précis et concret de votre part.

Comptant sur votre écoute, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations les plus respectueuses.


Pourquoi cette pétition ?

Selon des informations émanant de la FNAB (Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique),  après avoir supprimé les aides au maintien, ce sont maintenant les aides à la conversion qui sont menacées suite au désengagement de l’Etat.

L’ensemble de ces mesures va se traduire concrètement et à très court terme par une chute du nombre de conversions en bio !

Des outils financiers qui marchent !

Depuis plus de 2 ans, la bio vivait pourtant une véritable dynamique, avec près de 20 fermes se convertissant à la bio chaque jour.

Aujourd’hui, ce sont les outils financiers qui ont apporté la preuve de leur efficacité qui sont en train d’être détruits méthodiquement.

Une situation de l’agriculture biologique déjà difficile

Alors que la France :

  • se classe au 17ème rang sur 22 pays européen en terme de pourcentage de surface en bio !
  • a franchi péniblement le seuil de 6% de surface agricole utile (SAU) en bio.

Le ministre de l’agriculture semble prêt à prendre le risque de casser une dynamique pourtant fragile.

Supprimer ces aides à l’agriculture bio n’est pas justifié, même d’un point de vue économique.

En investissant dans le soutien à l’agriculture bio les pouvoirs publics préservent, l’environnement, la santé, mais aussi l’économie !

En effet, les coûts liés à :

  • la dépollution de l’eau,
  • la pollution de l’air,
  • et l’incidence sur la santé,

… pèsent de plus en plus sur les finances de notre pays.

A rebours, la bio génère 60% d’emplois de plus qu’une exploitation conventionnelle et contribue à la vitalité du monde rural tout en diminuant le chômage !

Des discours sans lendemain

Etonnamment, cette politique à court terme est rythmée par des annonces qui ne cessent de mettre en avant la bio. C’est ainsi que tout récemment, le ministre de l’Agriculture a annoncé qu’il souhaitait voir la part de bio atteindre 50% des aliments servis en restauration collective.

Comment peut on viser un tel objectif, tout en réduisant le soutien public aux paysans bio ?

Ce que nous demandons

Au terme des Etats généraux de l’alimentation qui doivent se clore avec une journée de restitution le 21 décembre prochain, le gouvernement doit s’engager à :

réserver 400 millions d’euros  pour la prochaine période d’engagement (2018/2020) aux paysans bio.

A défaut, les engagements pris ne seraient que des discours sans lendemain.

Interpellez le chef de l’Etat pour exiger le financement du développement de l’agriculture biologique !